Violence conjugales. Confidences et confessions  d'une femme battue.


Violence conjugales. Confidences et confessions d'une femme battue.

Article
Accueil Télé Gwadloup
 
| Télé Gwadloup | Société | Violence conjugale  Vu 1669 fois
Article N°24107

Violence conjugales. Confidences et confessions d'une femme battue.

 
Sous son air timide et son look soignée, Nina Vogui, 32ans, cache une vie privée bouleversante. Jonglant entre ses 2 enfants et ses obligations professionnelles, elle représente l’un des nombreux visages de la violence conjugale en Martinique. Cette combattante est, pour son parcours, une véritable source d’inspiration pour toutes les victimes d’abus dans les Caraïbes. Curieuse, coriace et hyper-active, la jeune femme a sû dépasser les aléas du syndrome de la femme battue. Mais, à quel prix ?
 






Attachée à un pervers narcissique : les premiers signes.
Déjà au lycée, elle se sentait quelconque, ni belle, ni moche. Elle ne voulait pas spécialement attirer l’attention des garçons. Pourtant, c’est le jour de sa rentrée en Terminale ES que le coup de foudre lui fit progressivement perdre la raison. Mathis, le jeune homme, est grand, beau mais surtout il semble digne de confiance. Il ne lui fait aucune proposition indécente. Son seul défaut ? Une jalousie maladive ! « Je n’avais pas interprété les signes… C’était mon premier copain, j’avais 17ans. Et je ne voyais que des marques d’amour dans sa jalousie. ». Au début, il l’espionna et interrogea ses proches à son sujet. Ensuite, il commença à lui interdire de porter des vêtements colorés. C’est d’ailleurs à ce moment que les premiers mots cinglants firent leur apparition. Un jour il lui dit : « Les couleurs vives c’est pour les belles filles. Pour qui tu te prends ?
La première gifle.
Amoureuse et candide, elle s’est laissée sombrer dans la soumission. Il commença à prendre de plus en plus de place dans sa vie. Ainsi, très vite, il lui demande de faire vie commune. La passion des premières années l’emportant, elle accepte. Elle tombe enceinte lors du premier mois de leur emménagement. Elle renonce alors à poursuivre ses études pour élever son enfant.
 Les évènements s’enchaînent au cours de l’année. En janvier, la première gifle. Après une soirée du nouvel an trop arrosée. « Il était convaincu que j’avais tenté de séduire le serveur de notre hôtel. » nous confie-telle. Déjà mère et engagée, elle passe l’éponge, attribuant ce geste à l’alcool et à un trop plein d’amour. En mars, le premier coup de poing, sur la tempe droite. « Je suis tombée dans les pommes. J’y pense à chaque fois que mes oreilles bourdonnent. C’était vraiment traumatisant. ». En mai 2019, Nina est en sang. Elle pleure en appelant sa mère, la suppliant de venir la chercher au plus vite. Les policiers arrivent et interpellent le jeune homme. « Mathis est devenu fou. » clamet-elle. « Il me hurlait dessus ce soir-là. Il me disait que tout était de ma faute et que je foutais notre famille en l’air. » Pourtant, de son côté , Nina était incapable de répondre… À moitié inconsciente à l’arrivée des secours, c’est sa famille qui l’aida à porter plainte à la suite des faits. La route est encore longue car son compagnon est finalement relâché. Il s’excuse, et, une fois de plus, Nina retourne dans la maison conjugale. « Je voulais que ma fille grandisse avec ses deux  parents. Je pensais que je ne pourrai jamais être monoparentale » nous avoue-telle. 
C’est le jour où il leva la main sur elle devant sa fille qu’elle se décide à faire ses valises. « Pendant longtemps je me croyais coupable. Je culpabilisais par rapport à ma fille qui ne méritait pas d’assister à tout ça ! ». 
La renaissance.
Une période de renouveau et de reconstruction s’ouvre alors à elle. Entre persévérance et de sensibilisation des femmes aux Antilles C’est la première fois que Nina accepte de témoigner depuis l’arrestation de son conjoint. Toujours sous protection policière, elle s’exprime sous ce pseudo pour alerter les femmes sur ce phénomène de société dramatique. « Je pense que grâce à mon témoignage, les femmes seront plus solidaires entre ellesJ’ai toujours du mal à comprendre les réactions et les témoignages de certaines, lorsqu’on parle  de violence conjugale. On culpabilise les victimes. C’est à cause de ça que beaucoup de femmes gardent le silence aux Antilles. À cause du regard des gens. »
Thérapie par l'écriture.
La jeune femme écrit actuellemenent son autobiographie. L’ouvrage a d’abord des vertus thérapeutiques. « Je me suis beaucoup renseignée aux sujets des thérapies par l’écriture. Ça m’a motivé à évacuer toute ma souffrance sur le papier.  Ensuite, j’ai vite compris que mon propre livre me dépassait. Je pense que mon histoire est également celle de mes compatriotes. J’aimerais qu’elles aient la preuve que quelqu’un qui vivait le même drame qu’elles a réussi  s’en sortir. »
Elle souhaiterai,  diffuser ses écrits dans le milieu associatif gracieusement, afin que tous  puissent profiter de sa malheureuse expérience. 
Nina participe également à un projet artistique en collaboration avec des créateurs de mode, avec pour objectif l'organisation d' une opération militante relative à la cause de femmes caribéennes. 
Début de la promotion en Octobre 2022. "Restez connectés ! 😉
Allo,  le 3919 ?  
Et vous ? Soutenez-vous le combat de Nina ? Si c’est le cas, n’hésitez pas à contacter l’Union des femmes de la Martinique qui accompagne les victimes de violences conjugales sur l’ile depuis 1944. Si vous êtes victime de violence conjgale. Ne restez pas dans la solitude. Les professionnels du 3919 sont à votre écoute pour vous accompagner. 
Nina s’apaise progressivement sans  oublier son combat : redonner la parole à toutes les victimes de violence en Martinique. 
LPR


LPR

Lien :www.mode&elles.com

  • 1
    • j'aime
    • Qui aime ça ? »
  • 0
    • je n'aime pas
    • Qui n'aime pas ça ? »
  •  
 

Réagissez, commentez !

  • Aucun commentaire pour l'instant
rechercher un article, une vidéo...