Esprit communautaire à géométrie variable


Esprit communautaire à géométrie variable

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Article N°24267

Esprit communautaire à géométrie variable

Après la communauté de communes de Marie-Galante, qui a été la première à installer son conseil communautaire, jeudi (9 juillet 2020), trois autres établissements de coopération intercommunale (EPCI) ont été installés vendredi et samedi. L’esprit communautaire a été au centre de la réélection de Maryse Etzol à la tête de l’EPCI marie-galantais et du choix des quatre vice-présidents. Ainsi Jean-Claude Maës, maire de Capesterre, et François Navis, maire de Saint-Louis, sont accompagnés chacun par un de leur adjoint, respectivement Francette Jacques et Géraldine Bastaraux. Cette décision est la réponse aux critiques d’une certaine hégémonie grand-bourgeoise sur Marie-Galante. Ainsi, les forces en présence sont plus équilibrées, montrant ainsi une certaine volonté d’agir ensemble.

 

Grand Sud Caraîbe : Abelli impose lamajorité


Philippe Chaulet, le doyen de l’assemblée, félicite son poulain Thierry Abelli.

C’est cet esprit communautaire qui était censé dominer les débats du deuxième EPCI prévu de s’installer : le Grand Sud Caraïbe. Malheureusement, ce ne fut pas le cas. Sans surprise, Thierry Abelli, le maire divers droite de Bouillante, a été élu avec les 25 voix de son camp et de Guadeloupe unie solidaire et responsable (GUSR), contre 19 bulletins blancs déposés dans l’urne par les Socialistes et apparentés, qui n’ont pas présenté de candidat.
Ensuite ce fut le désaccord total sur l’élection des vice-présidents. Les Socialistes souhaitaient qu’il y en ait onze, un par commune, issu des équipes majoritaires sorties des urnes le 15 mars et le 28 juin 2020. Pas d’accord a répondu le président fraîchement élu, qui en a proposé dix organisant une mise au voix en sachant qu’il dispose d’une large majorité. Finalement, après une suspension de séance, le président n’en proposait que neuf, s’appuyant sur l’article L. 5211-10 du code général des collectivités territoriales, qui autorise de porter le nombre de vice-présidents à plus de 20 % et jusqu’à 30 % de son effectif total, à conditions que le vote soit validé par deux tiers des élus.
Tout compte fait, et sans le dire franchement, l’équipe majoritaire a imposé les vice-présidents qu’elle a voulu. Elle aurait sans doute pu faire autrement, mais les rivalités sont tellement exacerbées entre, l’alliance divers droite-GUSR et les Socialistes et apparentés, que cela devenait impossible.

Un bureau communautaire surprenant.

Ainsi, le Grand Sud Caraïbe se retrouve avec neuf vice-présidents représentant sept communes sur onze. Dans l’ordre : Jean-Louis Francisque, 1er vice-président (maire de Trois-Rivières), Alain Léon, 2e vice-président (conseiller municipal de la majorité à Capesterre Belle-Eau), Claude Edmond, 3e vice-président (maire de Gourbeyre), Héric André, 4e vice-président (maire de Vieux-Fort), Rolande Nadille-Vala, 5e vice-présidente (maire de Terre-de-Bas), Sylvie Gustave-dit-Duflo, 6e vice-présidente (conseiller municipal de l’opposition à Baillif), Jacques Anselme, 7e vice-président (conseiller municipal de la majorité de Trois-Rivières), Marie-Luce Penchard, 8e vice-présidente (conseillère municipale de l’opposition à Basse-Terre), Joëlle Caravel-Siarras, 9e vice-présidente (conseillère municipale de la majorité à Capesterre Belle-Eau). On note que les majorités sorties des urnes à Basse-Terre, Saint-Claude, Vieux-Habitants, Baillif et Terre-de-Haut ne sont pas représentées.

Une mandature qui s'annnonce tendue.

Une telle composition a de quoi surprendre mais l’équipe majoritaire au sein de cette communauté d’agglomération en a tout à fait le droit. Sauf que cela va à l’encontre de l’esprit communautaire et à la volonté d’associer l’ensemble des équipes majoritaires des communes aux décisions qui les concernent. Cela n’augure rien de bon quant à la sérénité des débats au sein de l’assemblée et quant au développement harmonieux de cette région, déjà en proie à de multiples difficultés. La preuve : c’est par une manifestation organisée par un collectif des usagers de l’eau, bloquant l’entrée principal de la communauté d’agglomération, que les élus ont été accueillis.
Dans les deux autres communautés d’agglomération qui se sont réunies dans la foulée : le Nord Grande-Terre, vendredi après-midi, et Cap Excellence, samedi, les choses ont été tout autrement.

Nord Grande-Terre : Carabin porte Bardail à la présidence.


Passation de pouvoir entre Jean Bardail et Gabrielle Louis-Carabin dans la convivialité.

Dans le Nord Grande-Terre, c’est une Gabrielle Louis-Carabin consensuelle qui a accueilli la candidature de Jean Bardail, nouveau maire de Morne-à-l’Eau. Ce dernier, seul candidat, a été élu avec une très belle majorité : 37 voix contre trois bulletins blancs. Il a été chaleureusement félicité par la présidente sortante, tout à fait en symbiose avec l’esprit communautaire qu’elle a développé tout au long de la dernière mandature et c’est tout à son honneur. Ensemble les différents groupes s’étaient mis d’accord sur la composition du bureau et les choses se sont très bien passées entre élus intelligents, avec même une bonne surprise : la décision de proposer au groupe de Justine Bénin d’avoir un représentant au bureau communautaire.

Le groupe Bénin à la 9ème présidence.

Tout le monde (ou presque) a donc joué le jeu et toutes les majorités municipales sont présentes au sein du bureau municipal : Blaise Mornal, 1er vice-président (maire de Petit-Canal), Jean Anzala, 2e vice-président (premier adjoint au maire du Moule), Jean-Marie Hubert, 3e vice-président (maire de Port-Louis), Edouard Delta, 4e vice-président (maire d’Anse-Bertrand), Pierre Porlon, 5e vice-président (3e adjoint au maire du Moule), Fabrice Jasaron, 6e vice-président (conseillère municipale de la majorité à Morne-à-l’Eau), Sheila Reine-Rampath, 7e vice-présidente (1re adjointe au maire de Petit-Canal), Béatrix Gazon, 8e vice-présidente (conseillère municipale de la majorité à Morne-à-l’Eau), Deros Pinchard, 9e vice-président (conseiller municipal de l’opposition au Moule), Joubert Luce, 10e vice-président (2e adjoint au maire de Morne-à-l’Eau).

Cap Excellence : Jalton presque àl'unanimité.


Durant la semaine, ils s’étaient affrontés par médias interposés. Avant le début du conseil communautaire, ils avaient enterré la hache de guerre.

À Cap Excellence aussi, ce sont des hommes et femmes intelligents et parfaitement animés de l’esprit communautaire, qui se sont réunis au gymnase Célini, à Boisripeaux, autour du président Éric Jalton. Là aussi, ils ont essayé de composer pour constituer une équipe homogène et respectant le choix des électeurs, alors qu’avec 25 voix presque sûres, Eric Jalton aurait pu faire la pluie et le beau temps. Il a préféré joué la carte d’une large majorité, en associant à la composition du bureau l’ensemble des six groupes formant le conseil communautaire. Malheureusement, il a dû faire deux déçus dans son propre camp et ils ont déposé un bulletin blanc et un bulletin nul dans l’urne, le privant de cette élection à l’unanimité. Une situation qui l’a quelque peu agacé et entraîné une suspension de séance. À la reprise des débats, chaque représentant de groupe (Jacques Bangou, Hélène Polifonte, Olivier Serva, Sylvie Anno-Chammougon et Harry Durimel) a été invité à exprimer publiquement le respect de l’accord passé.

« CAP EXCELLENCE N’EST PAS LE LIEU DES OPPOSITIONS MUNICIPALES »


Entre l’élection du président et celle des vice-présidents, réunion d’urgence entre les présidents de groupe pour refaire le point sur l’accord passé avant l’assemblée.

L’élection des vice-présidents pouvait alors débuter dans l’espoir que l’unanimité attendue allait être effective. Malheureusement, ce n’était pas le cas pour le 1er vice-président, Ary Chalus, qui devait se contenter de 44 suffrages contre deux nuls et deux blancs. En fait, sur l’ensemble des candidats aux postes de vice-présidents seuls trois sur quatorze ont été élus à l’unanimité : Dominique Biras, Eliane Guiougou et Marie-Corine Lacascade-Clotilde, tous Abymiens. Les moins bien élus sont Sylvie Chammougon-Anno (31 voix) et Jacques Bangou (40 voix). Comme quoi les Municipales ont laissé des traces et tout le monde n’a pas oublié la campagne, sauf peut-être aux Abymes, où Olivier Serva a déclaré, en s’adressant à Éric Jalton, : « Cap excellence n’est pas le lieu des oppositions municipales que nous avons et nous continuerons à avoir ». Visiblement tous ses autres collègues du conseil communautaire n’ont pas la même vision. Bref !
Le plus important, c’est tout de même cet accord qui a été passé pour impliquer tout le monde à l’action de l’agglomération, même si l’esprit communautaire n’interdit pas de critiquer telle ou telle décision.

UNE ÉQUIPE IMPOSANTE.

Ce bureau communautaire est donc composé de :
Ary Chalus, 1er vice-président (conseiller municipal de la majorité à Baie-Mahault), Harry Durimel, 2e vice-président (maire de Pointe-à-Pitre), Dominique Biras, 3e vice-président (conseiller municipal de la majorité aux Abymes), Hélène Polifonte-Molia, 4e vice-présidente (maire de Baie-Mahault), Georges Brédent, 5e vice-président (conseiller municipal de la majorité à Pointe-à-Pitre), Éliane Guiougou-Firpion, 6e vice-présidente (conseillère municipale de la majorité aux Abymes), Murielle Jabes, 7e vice-présidente (conseillère municipale de la majorité des Abymes), Jacques Bangou, 8e vice-président (conseiller municipal de l’opposition à Pointe-à-Pitre), Francesca Faithful, 9e vice-présidente, (conseillère municipale de la majorité aux Abymes), Chazy Cirany, 10e vice-président (conseiller municipal de la majorité à Baie-Mahault), Sylvie Anno-Chammougon, 11e vice-présidente (conseillère municipale de l’opposition à Baie-Mahault), Marie-Corine Lacascade-Clotilde, 12e vice-présidente, (conseillère municipale de la majorité aux Abymes), Marie-Gilberte Compper, 13e vice-présidente (conseillère municipale de l’opposition aux Abymes), Teddy Foule, 14e vice-président (conseiller municipal de la majorité aux Abymes)
A ces vice-présidents, il faut ajouter dix membres du bureau :
Corinne Petro (conseillère municipale de la majorité à Baie-Mahault), Pierre Thicot (conseiller municipal de la majorité aux Abymes), Renée-George Deloumaux-Nabajoth (conseillère municipale de la majorité aux Abymes), Laisely Parat-Edom (conseillère municipale de la majorité aux Abymes), Georges Daubin (3e adjoint au maire de Baie-Mahault), William Surdin (conseiller municipal de la majorité aux Abymes), Jean-Luc Celigny (conseiller municipal de la majorité aux Abymes), Tania Galvani (1re adjointe au maire de Pointe-à-Pitre), Liliane Piquion-Salomé (conseillère municipale de la majorité à Baie-Mahault), Didier Méridan (conseiller municipal de la majorité aux Abymes).

 

 


MG

Lien :www.2020-ruedelamairie.fr

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