Seuls ont résisté à cette opération de renouvellement exceptionnelle : Christian Baptiste (Sainte-Anne), Jeanny Marc (Deshaies), Claudine Bajazet (Sainte-Rose), Edouard Delta (Anse-Bertrand), Marie-Yvelyne Ponchateau (Baillif) et Jean-Claude Maës (Capesterre de Marie-Galante), qui l’emporte avec seulement huit voix d’avance sur Betty Besry. Ce dernier peut ne pas être considéré comme un ancien puisqu’il n’est arrivé à la tête de la commune que depuis janvier 2020, en remplacement de Marlène Miraculeux-Bourgeois.
Parmi les grandes communes qui tombent Capesterre Belle-Eau et Le Gosier font très fort avec l’arrivée de deux jeunes, Jean-Philippe Courtois et Cédric Cornet, qui avaient commencé la politique ensemble au sein du Collectif des Inkoruptibles il y a une dizaine d’années. Ils ont réussi à prendre deux forteresses.
Jean-Philippe Courtois a sorti Joël Beaugendre de manière magistrale après une campagne intense et rondement menée et, sans doute aussi, grâce à l’apport des voix de René Maurice-Péroumal, qui avait abandonné Hugues Philippe Ramdini, le troisième candidat de cette triangulaire, entre les deux tours. Un coup de poker qui a payé.
De son côté, Cédric Cornet a terrassé l’alliance autour de Jean-Claude Christophe. C’est l’une des plus belles victoires de ce second tour, puisque, malgré la quadrangulaire, il a réussi à obtenir près de 50 % des voix. Le soutien de maire Jean-Pierre Dupont et de l’ancien président du Département, Jacques Gillot, n’a pas été bénéfique à leur camarade 7e adjoint au maire. De même que le renfort d’Yvan Martial et de Nadia Célini, deux autres collègues de la majorité sortante éliminés du premier tour, n’a été d’aucune utilité.
Les deux grandes villes de Guadeloupe, Pointe-à-Pitre et Basse-Terre, changent également de maires. C’est le désaveu pour deux grandes familles de la politique locale (Bangou et Michaux-Chevry/Penchard) dont les noms resteront dans l’histoire quoiqu’il arrive.
On peut y associer également la famille Bernier à Saint-François, qui passe la main.
A noter également la défaite de Luc Adémar, qui prend le même chemin que son vieil ami Joël Beaugendre. Il s’est fait sortir par Claude Edmond, le seul candidat qui était soutenu à la fois par la Fédération guadeloupéenne du Parti socialiste (PS) et Guadeloupe unie solidaire et responsable (GUSR)
Cela dit, dans cette élection, il y a bien eu la bagarre entre le PS et GUSR, notamment à Morne-à-l’Eau où le chassé-croisé entre Georges Hermin et Jean Bardail a tenu en haleine les électeurs jusqu’à tard dans la soirée, avant que la victoire ne sourit au conseiller régional GUSR. Le parti de Guy Losbar remporte d’ailleurs quelques beaux trophées à Saint-François, avec Bernard Pancrel, à Terre-de-Bas, avec Rolande Nadille-Vala, à Pointe-à-Pitre, avec Harry Durimel et Tania Galvani, et surtout à Capesterre Belle-Eau, avec Jean-Philippe Courtois. Quelques défaites sont aussi venues entacher la soirée notamment à Baillif, avec Sylvie Gustave-dit-Duflo, à Sainte-Rose, Henry Yacou, et à Saint-Louis, avec Camille Pélage. Ces défaites ont également éclaboussé le président de Région Ary Chalus, qui s’était bien impliqué dans la campagne, particulièrement à Basse-Terre, Vieux-Habitants et Sainte-Rose.
Pour sa part le PS peut savourer les victoires de son premier fédéral, Hilaire Brudey, à Terre-de-Haut, de Jules Otto, à Vieux-Habitants, de Marie-Yvelyne Ponchateau, à Baillif, d’André Atallah, à Basse-Terre et de Jeanny Marc à Deshaies. Mais le parti de Victorin Lurel a aussi son lot d’échecs avec Rolland Plantier, à Vieux-Fort, Emmanuel Duval, à Terre-de-Bas, Jacques Bangou, à Pointe-à-Pitre, Laurent Bernier, à Saint-François, Georges Hermin à Morne-à-l’Eau, Victor Arthein, à Port-Louis et Emmanuel Duval, à Terre-de-Bas.